Jour de rentrée au lycée professionnel Saint-Antoine de Marcoussis

Ce matin de début septembre, les élèves affluent au lycée horticole, paysager et service aux personnes Saint-Antoine d’Apprentis d’Auteuil à Marcoussis (91). Dans ce campus paysager de 14 hectares, au sequoia majestueux, les agapanthes, les dahlias, la verveine de Buenos Aires, les campanules des Carpates s’épanouissent sous un soleil radieux. C’est la rentrée ! Denis Dugord, le directeur, passe dans les classes pour souhaiter la bienvenue aux élèves dont une moitié de nouveaux inscrits. « Nous sommes heureux de vous accueillir. Si vous êtes ici, c’est que vous pouvez réussir. Nous croyons en vous. Mais la réussite passe par l’effort. Celui qui s’investit dans sa scolarité réussira », rappelle-t-il.

Remettre les décrocheurs en selle

Le lycée, qui intègre la démarche « Enseigner à produire autrement pour les transitions et l’agroécologie », comporte des classes à effectif réduit. Les élèves sont accompagnés individuellement par un éducateur et un professeur principal. Autant d’atouts qui favorisent l’excellence, avec un taux de réussite aux examens de 90 %, et qui permettent de lutter efficacement contre le décrochage, phénomène qui touche majoritairement les lycéens en voie professionnelle. « 30 % des jeunes qui arrivent accueillis dans notre lycée sont des décrocheurs. Ils viennent chez nous pour avoir retrouver une nouvelle dynamique et de nouvelles perspectives, à travers une pédagogie de projet et d’action. Nous leur redonnons confiance ainsi que le goût de l’effort », souligne Denis Dugord.

Des filières qui recrutent

Parmi les élèves de terminale en aménagement paysager, Damien, 17 ans, meilleur apprenti de France dans la catégorie jardins jardinier paysagiste en 2023, ambitionne de monter sa propre entreprise. « Nous mettons nos élèves en situation de réussite, témoigne Dimitri Filomenko, enseignant en paysage. « Je ne suis pas inquiet pour leur avenir, car de nombreux débouchés s’offrent à eux dans nos trois filières : aménagement paysager, production horticole et service à la aux personnes. »

L’année du bac

Mélina, 17 ans, prend connaissance de son emploi du temps de terminale en Bac pro service aux personnes et aux territoires (SAPAT). « Je suis un peu stressée, car c’est l’année du bac, avoue la jeune fille. Mais je suis motivée. Je devrais pouvoir y arriver. » Gaïa, 20 ans, interne en terminale en formation horticole, déjà titulaire d’un CAP dans cette filière, espère travailler en maraîchage après avoir décroché son bac pro, « pour avoir un diplôme en plus », précise-t-elle. Un défi à relever pour cette jeune femme qui avoue rencontrer des difficultés de mémorisation et de concentration. « Ça va être compliqué, mais je vais tout faire pour y arriver », confie-t-elle.

Une attention portée à tous

Lenny, lui, a intégré l’établissement en 4^e « Découverte et orientation professionnelle » (spécificité des lycées agricoles), niveau dans lequel l’accent est mis sur la découverte des métiers en parallèle avec l’apprentissage du socle commun de compétences et de connaissances. Aujourd’hui, âgé de 18 ans, il a passé son CAP mais aimerait décrocher le bac pour la même raison que Gaïa. « Pour pouvoir ainsi intégrer une entreprise avec un bon niveau d’étude et avec une formation plus théorique », précise-t-il. Il fait sa rentrée en première en aménagement paysager et aimerait par la suite travailler dans des projets écologiques. Comme ses trois autres camarades, il validera son diplôme à part égale entre le contrôle continu et le passage d’épreuves terminales, une spécificité de l’enseignement en lycée professionnel agricole.

La réforme du lycée pro déclinée dans l’enseignement agricole

À l’heure où la réforme du lycée professionnel se met en place, elle se décline dans l’enseignement agricole avec, par exemple, la gratification des stages en entreprises. Stéphanie Ruggieri, directrice adjointe et responsable pédagogique du lycée professionnel Saint-Antoine, l’examine de près. « Elle intègre des modalités déjà en vigueur depuis des années dans les lycées agricoles, sous tutelle du ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, dont la pédagogie de projet, le contrôle continu, le parcours individualisé, la montée en compétence des enseignants équipes ou encore le renforcement des liens avec les entreprises », souligne-t-elle. Parmi les défis à relever cette année pour l’établissement ? « Repérer les jeunes décrocheurs et leur montrer que les métiers que nous proposons dans notre lycée sont formidables et qu’ils recrutent », conclut Denis Dugord.