Vie de la fondation

Le 7 avril, suivez la conférence événement sur les mineurs non accompagnés !

Qui sont les mineurs non accompagnés ? Comment les accompagner au mieux ? Une conférence événement vous est proposée le 7 avril en webinaire par Les Amis de La Vie, Apprentis d'Auteuil et les éditions de L'Atelier autour de l'ouvrage "Je voulais une chance de vivre", coécrit par Noémie Paté, docteure en sociologie, et Jean-François Roger, directeur d'un service dédié aux MNA à Habitat et Insertion. Les inscriptions sont ouvertes.

WEBINAIRE LE 7 AVRIL À 18 H
Pour s'inscrire, cliquer ici

Noémie Paté, coauteur de "Je voulais une chance de vivre", explique :

Noémie Paté (c) DR
Noémie Paté (c) DR

Nous voulions, Jean-François Roger, coauteur de ce livre, et moi-même, nous mettre à l’écoute de ces jeunes, faire entendre leur parole, montrer la diversité de leurs profils et des situations. Au fil des procédures, les mineurs non accompagnés (MNA) doivent raconter leur histoire de nombreuses fois, se mettre à nu devant différents interlocuteurs, travailleurs sociaux, magistrats, etc. Le soupçon pèse constamment sur eux. On finit par prendre la parole à leur place. Sans parler de l’injonction implicite de la part des différentes institutions sensées les protéger : ils doivent raconter leur récit de la bonne manière, sans aspérité, sans accident de parcours. Montrer une image idéale.

Quelle est la réalité de ces MNA ?

Beaucoup sont partis sans l’accord de leurs parents, avec un rêve d’émancipation personnelle, d’un avenir meilleur. Il était important pour moi de montrer les trajectoires, ponctuée de dangers, de failles. À différents moments, ils ne sont plus protégés, ils tombent dans la précarité, l’exploitation, font de mauvaises rencontres, connaissent la vie dans la rue.
(À noter, Russel, l'un des onze jeunes qui témoignent, a été accueilli un temps par le foyer de jeunes travailleurs Jean-Paul II d'Apprentis d'Auteuil, à Liévin. Son directeur, Timothée Maurice, participe à la conférence du 7 avril, ndlr)

Quelles sont leurs motivations ?

Les profils sont très différents. Si des jeunes partent d’eux-mêmes, certains sont envoyés par leur famille ou leur communauté en quête d’une vie meilleure, et pas seulement pour des enjeux économiques ou pour envoyer de l’argent à leur famille. D’autres s’exilent pour des motifs religieux ou politiques. C’est le cas des Afghans, face à l’enrôlement des Talibans, ou des jeunes de la République démocratique du Congo, qui fuient les rafles et l’enrôlement comme enfants soldats. Certains partent pour échapper à la maltraitance familiale. D’autres fuient les agressions physiques ou sexuelles, l’esclavage (comme au Mali). Il y a aussi un groupe sous-estimé, extrêmement invisible, celui des jeunes exploités par des réseaux de traite.

Quel est leur dénominateur commun ?

Ce sont les violences auxquelles ils sont confrontés, le danger, les obstacles systématiques sur leur chemin, et les situations de grande précarité. Et les effets que cela a sur eux, leur désillusion. Mais aussi, leur créativité, leur envie de s’en sortir, leur sens de la débrouillardise et de l’autonomie, leur force intérieure. Ils veulent avoir une vie !