Vie de la fondation

Apprentis d'Auteuil fête l'Europe

Aujourd’hui, 9 mai, c’est la Journée de l’Europe, une fête célébrée par tous les Etats membres de l’Union européenne et par Apprentis d’Auteuil, qui développe depuis plus de 20 ans de nombreux projets et partenariats européens. Explications.

Que représente l'Europe pour Apprentis d'Auteuil

Nicolas Truelle, directeur général d'Apprentis d'Auteuil © Apprentis d’Auteuil

Nicolas Truelle, directeur général d’Apprentis d’Auteuil : L’Europe, nous la vivons comme une possibilité de mobilité et d’enrichissement culturel. Pour les pères fondateurs, c’était un gage de paix, de connaissance mutuelle, d’ouverture. Autant de valeurs que nous partageons à Apprentis d’Auteuil, qui viennent en résonance avec nos principes éducatifs. Pour la fondation, l’ouverture à l’international des jeunes que nous accueillons, est en effet une dimension éducative très importante. Elle donne confiance en soi, apprend à connaître d’autres cultures, d’autres manières de penser et de vivre. Cette possibilité ne doit pas être réservée à certains jeunes, mais au contraire, ouverte à tous. Depuis plus de 20 ans, les jeunes accueillis à Apprentis d’Auteuil participent à des programmes européens.
Pour la fondation, l’Europe, c’est aussi la volonté de mettre en place des politiques en faveur des jeunes, et en particulier, ceux qui connaissent des difficultés d’insertion, qui ne sont ni en emploi, ni en formation. Grâce à des financements tels le Fonds social européen (FSE) ou l’Initiative pour l’emploi des jeunes (IEJ), Apprentis d’Auteuil a créé neuf projets. Le premier d’entre eux, qui vise à remobiliser les jeunes, étant Oasis, lancé en 2015 par le centre de formation continue Saint-Louis. Il y a également des programmes européens de mobilité dans lesquels les jeunes peuvent s’inscrire.

Quels sont-ils ?

Pascale Lemaire-Toquec, directrice International et Prospective Pascale Lemaire-Toquec, direction International et Prospective à Apprentis d’Auteuil. © Apprentis d’Auteuil

Pascale Lemaire-Toquec, directrice International et Prospective à Apprentis d’Auteuil : L’Europe nous donne la possibilité d’organiser des stages professionnels pour les jeunes dans le cadre d’Erasmus + Education et Formation et des projets d’échanges de jeunes dans le cadre d’Erasmus + Jeunesse et Sport. Ces programmes sont d’abord une opportunité d’aller à la rencontre d’autres cultures, opportunité qui ne leur serait pas offerte autrement. Ils découvrent ainsi ce qu’est l’Europe, très concrètement, à travers un pays, des personnes qui y habitent, des modes de vie, des modalités de travail. Par exemple, des jeunes en CAP hôtellerie restauration peuvent expérimenter ce que c’est que de travailler dans un restaurant en Espagne, et du coup, sur une cuisine et des techniques différentes des leurs. A noter, les collaborateurs d’Apprentis d’Auteuil peuvent aussi bénéficier de mobilités dans le cadre d’Erasmus +.

A partir de quel âge un élève peut-il bénéficier de ces programmes ?

P L-T : Les stages professionnels sont ouverts aux élèves dès leur entrée en formation, à partir de 15 ans. Ils peuvent toucher tout domaine : horticulture, hôtellerie-restauration, bâtiment, menuiserie, soigneurs d’équidés etc. Les métiers de l’hôtellerie-restauration se partagent particulièrement bien. Les échanges culturels peuvent se faire à partir du collège. Ils permettent de promouvoir la citoyenneté européenne et le rapprochement entre les peuples. Chaque année, plus de 400 de jeunes au sein d’Apprentis d’Auteuil bénéficient de l’ensemble des projets Eurasmus +.

La barrière de la langue est-elle un gros frein ?

P L-T : Oui et non. Ce n’est pas facile, notamment sur les stages professionnels, d’exercer un métier dans une langue que l’on ne connaît pas. Mais la question des langues, pour les jeunes d’Apprentis d’Auteuil, comme pour beaucoup de jeunes, est liée à la motivation. On s’aperçoit souvent qu’avoir été dans une situation difficile leur fait comprendre l’utilité de l’apprentissage de la langue. Pour un grand nombre de jeunes, cet échange européen est le premier voyage, avec ce que cela comporte de liberté, de rencontres et d’étonnements. Cela leur apporte pour plus tard une capacité à bouger. Si on a été capable de le faire une fois, le pas a été fait, on se rend compte qu’on peut recommencer !

Ces échanges supposent des partenariats nombreux ?

P L-T : Nous avons environ 130 partenaires dans presque tous les pays de l’Union européenne, avec des acteurs qui font pour la plupart le même métier que nous. Parmi nos partenaires, on peut citer par exemple : Luovi en Finlande, le CJD (Christliches Jugenddorfwerk Deutschlands) en Allemagne, le centre national des œuvres salésiennes en Italie, CLC Building Futures au Royaume Uni.
Beaucoup d’échanges se réalisent aussi simplement entre lycées professionnels. Pour les établissements, cela suppose un réel investissement. Question financement, nous travaillons essentiellement avec l’agence Erasmus + pour les jeunes. Pour d’autres catégories de projets, nous montons des partenariats stratégiques européens, qui peuvent bénéficier de soutien de la part du FSE ou de l’IEJ. Cela a été le cas pour l’Ouvre-Boîte à Marseille, une pépinière pour des jeunes entrepreneurs que nous allons chercher maintenant à duplique en France et aussi dans d’autres pays.

Apprentis d'Auteuil est présent dans des réseaux européens type Eurochild, pourquoi ?

P L-T : Nous voulons porter la voix des jeunes au niveau européen, contribuer à leur donner une plus grande place. Apprentis d’Auteuil s’inscrit pour cela dans des réseaux européens comme Eurochild, le plus grand réseau européen sur les droits des enfants. Par ailleurs, nous sommes membre fondateur du réseau Educ-Europe, qui vise à développer des formations européennes pour des éducateurs sociaux, réseau régulièrement financé par l’Europe depuis sa création. La question du travail en réseau est centrale, soit en s’inscrivant dans ce qui existe, comme Eurochild, soit en initiant des formes de travail en réseau comme Educ-Europe ou comme l’Alliance, un projet sur lequel nous travaillons, et qui réunit certains de nos partenaires historiques (1), dont des acteurs européens. L’objectif est d’améliorer conjointement nos pratiques, de les faire progresser, d’innover ensemble, au bénéfice des jeunes et des familles fragilisés, où qu’ils vivent. 
Pour Apprentis d’Auteuil, l’Europe, c’est aussi l’occasion de développer nos partenariats et nos savoir-faire ensemble, afin de mieux aider les jeunes. (1) CJD en Allemagne, Luovi en Finlande, CNOS FAP et SCS CNOS en Italie, le REJEER en RDC, l’Heure Joyeuse au Maroc, FQOCF au Canada

L'Europe et Apprentis d'Auteuil

- 80 projets européens par an
- 130 partenaires
- 472 jeunes bénéficiaires d’une mobilité en 2015