Plaidoyer

Stop aux violences faites aux enfants !

En ce 20 novembre, Journée internationale des droits de l’enfant, plusieurs médias et associations, dont Apprentis d’Auteuil, appellent à une mobilisation générale. Les droits de l’enfant, dont celui à être protégé, ne doivent plus rester un simple idéal, mais devenir une réalité. Et les violences, dont les violences sexuelles, cesser d’être un sujet tabou.

Pour rompre le silence, Apprentis d’Auteuil s’est associé à la création du livret "Stop aux violences sexuelles faites aux enfants" édité par Bayard Presse, en partenariat avec France Télévisions, France Inter et d’autres associations (1).
Ce livret doit aider les garçons et les filles âgés de 7 à 13 ans à comprendre, à réagir et, si besoin, à parler et à dénoncer. Il a également pour ambition d’aider les familles et les éducateurs à trouver les mots justes et les solutions adaptées. À Apprentis d’Auteuil, ce livret sera utilisé comme support à la discussion auprès des enfants souvent victimes de violences psychologiques, physiques ou sexuelles.

Discerner ce qui est normal ou non

Dans les établissements de la fondation, une des missions des éducateurs est d’amener l’enfant à discerner ce qui est normal de ce qui ne l’est pas. Cela impose de lui rendre son quotidien le plus bienveillant possible.  "Les adultes doivent être respectueux, pondérés dans leurs réactions, explique Priscilla Barondeau, directrice de la Maison d’enfants Saint-François d’Assise à Strasbourg. Ils doivent pouvoir mettre des mots et du sens sur des actes, expliquer et rassurer. Encore et toujours. Au quotidien, nous observons la façon dont les enfants s’expriment, la teneur de leurs propos, l’excès ou l’absence de pudeur, les angoisses. Nous sommes également vigilants en ce qui concerne leur rapport au corps, à la santé, à l’alimentation, au bien-être."
À l’école comme dans les lieux de vie, des espaces d’expression individuelle ou collective sont aménagés. Des temps de relaxation et de méditation sont également organisés pour que garçons et filles se réapproprient leur corps et renouent des relations saines.
Dans le cadre de l’éducation affective, relationnelle et sexuelle, la question de l’intime est régulièrement abordée "Nous devons protéger les enfants en leur faisant comprendre que l’intimité et le corps de chacun sont sacrés, qu’ils n’appartiennent qu’à eux. Et que toute intrusion est inacceptable, tant qu’ils ne sont pas en âge de la choisir", précise Olivier Duplan, directeur de la Maison d’enfants en Maine-et-Loire.

Un défi à relever ensemble

Prévenir et gérer toute forme de violence notamment sexuelle, c’est la mission de toute la communauté éducative autour de l’enfant. "Notre priorité absolue est de protéger l’enfant qui nous est confié par l’Aide sociale à l’enfance, des insultes, des maltraitances et des coups, rappelle Olivier Duplan. La relation avec sa famille est encadrée : les parents doivent revisiter leurs actes, mesurer la gravité de leurs propos ou de leurs gestes, l’impact de leur comportement. Et accepter d’entendre la parole de leur enfant."
"Dans sa construction psychique et identitaire, l’enfant a besoin du regard, de l’amour de l’autre et de liens d’attachement, conclut Priscilla Barondeau. Ne l’oublions jamais."

(1) La Fondation Action Enfance, le Bureau International Catholique de l’Enfance, le Centre de Victimologie pour Mineurs, Enfance et Partage, l’Unicef, les Scouts et Guides de France, SOS Villages d’enfants, la Croix, l’UCPA et la Fondation Meeschaert. Le livret a également reçu le soutien du Défenseur des Droits.

Un livret pour dire stop aux violences sexuelles faites aux enfants

Les éditions Bayard Jeunesse publient, en partenariat avec France Télévisions, France Inter, plusieurs associations et fondations dont Apprentis d’Auteuil, un livret intitulé "Stop aux violences sexuelles faites aux enfants".
Destiné en priorité aux 7-13 ans, il aborde, à travers des bandes dessinées, plusieurs situations destinées à sensibiliser les enfants, avec pudeur et délicatesse. Des textes rédigés par des psychologues les amènent, par la suite, à réfléchir. A se libérer et à se protéger.