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Un été d’humanité au Congo-Brazzaville

Du 14 au 29 juillet, des jeunes et des adultes de la Maison d’enfants Saint-Nicolas à Saumur et Cholet (49) ont participé à la rénovation d’une école de Brazzaville. Pour permettre à d’autres enfants et adultes d’apprendre à lire, écrire, compter ou de se former à des métiers manuels. Pour vivre aussi de grands moments de fraternité loin des siens. Tout près de l’essentiel.

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Du 14 au 29 juillet, des jeunes et des adultes de la Maison d’enfants Saint-Nicolas à Saumur et Cholet (49) ont participé à la rénovation d’une école de Brazzaville. Pour permettre à d’autres enfants et adultes d’apprendre à lire, écrire, compter ou de se former à des métiers manuels. Pour vivre aussi de grands moments de fraternité loin des siens. Tout près de l’essentiel.

Le 14 juillet, en décollant de Paris, Loëlia 18 ans, sait qu’elle embarque pour le Congo-Brazzaville. Avec neuf autres garçons et filles âgés de 15 à 18 ans et quatre adultes (moniteurs-éducateurs et éducatrice spécialisée) de la Maison d’enfants Saint-Nicolas de Saumur et de Cholet (49), elle va rénover l’École spéciale de Brazzaville (1). Là, des enfants déscolarisés, en retard scolaire, des jeunes en situation de handicap et des adultes analphabètes apprennent à lire, écrire, compter ou acquièrent les fondamentaux en français et mathématiques. Et se forment à la soudure, à l’électricité, à la menuiserie, à la couture, à la vannerie… pour apprendre un métier et s’insérer dans la société.
Pour le reste, Loëlia ignore tout ou presque. « En partant, j’avais envie de rencontrer de nouvelles personnes et de participer à un projet humanitaire, confie-t-elle. À peine arrivés à Brazzaville, on a discuté avec les jeunes et les adultes comme si on se connaissait depuis longtemps. Durant les quinze jours, on a navigué en pirogue sur le fleuve Congo, on a appris le nzango, un sport avec de la gymnastique, de la danse et des chants. Les professeurs de l’école nous ont initiés à la soudure, à l’électricité, à la vannerie, à la couture. C’était incroyable, trop bien ! Avec Justavie, la jeune avec qui j’ai travaillé en binôme, on a fait de notre mieux pour monter des portes et peindre des claustras dans différentes salles de classe. En fait, on a passé que des bons moments ensemble. » 

Une navigation en pirogue sur le fleuve Congo, un souvenir inoubliable © Besnard/Apprentis d’Auteuil

Sur les chemins du monde

En quelques souvenirs tout chauds, Loëlia résume parfaitement l’objectif de cette Action éducative de solidarité internationale (AESI) proposée à la Maison d'enfants Saint-Nicolas par la direction International d’Apprentis d’Auteuil. « Pour participer à ce projet de solidarité, les jeunes ont dû nous prouver, dès que l’annonce leur a été faite en octobre 2021, qu’ils désiraient vraiment aller à la rencontre de l’autre et s’investir pleinement dans un chantier qui leur demanderait beaucoup d’efforts », souligne David Berland, chef de projet. Jeunes et adultes ont ainsi participé à des journées d’éco-citoyenneté et d’éco-responsabilité animées par l’association Parcours Le Monde. Durant deux week-ends, ils se sont retrouvés tous ensemble pour mieux se connaître et appréhender les réalités sociales, économiques et culturelles du Congo-Brazzaville. Tous ont élaboré et présenté des dossiers devant jury (la CAF du Maine-et-Loire, la ville de Saumur et le Rotary Club de Saumur, notamment) pour obtenir des aides financières. Ils ont également fabriqué avec des objets de récupération des objets de décoration pour Noël et les ont vendus sur le marché de Saumur. « L’essentiel pour nous était de maintenir le désir et la motivation et de lever les craintes et les peurs des jeunes, précise David Berland. Même avec des difficultés personnelles, familiales, scolaires, ils peuvent reprendre les rênes de leurs vies, ils doivent avoir confiance en eux. Ils ont la capacité de faire plein de choses en France et à l’étranger où la plupart d’entre eux ne sont jamais allés. Leur investissement nous a émerveillés ! » 

Justavie et Loëlia en plein travail de menuiserie © Besnard/Apprentis d’Auteuil

À la rencontre de l’autre

Totalement convaincue par cette première expérience à l’étranger, Loëlia n’en retire que du positif : « J’ai de la chance de vivre en France. Au Congo, certains jeunes n’ont pas grand-chose. D’autres vont à l’école à pied de très loin. Tous gardent le sourire et respectent les adultes. J’ai moi aussi envie d’être plus respectueuse de ma famille et de ceux qui me soutiennent. » À ses côtés, Ariane Boutefoy, cheffe de chantier, se montre ravie : « Nous avions vraiment à cœur que les jeunes apprennent des choses. Cela a été, chaque jour, le cas. Avec les Congolais, quand survenait le moindre problème, ils le mettaient de côté pour que tout le monde passe une bonne journée. Auprès des sœurs de la communauté Sainte-Marthe qui nous ont accueillis. En compagnie du guide du Mémorial Pierre Savorgnan de Brazza. Avec Mulek, un artiste congolais : il nous a tous remués en nous apprenant à jouer du tam-tam… » 

Tous en scène pour un au revoir en discours, danses et chants © Besnard/Apprentis d’Auteuil

Pour terminer le chantier en beauté, les jeunes et les adultes ont réalisé une fresque représentant la Terre entre leurs mains. Avec, tout autour, une ronde d’enfants, de drapeaux et de cœurs. « Pour dire qu’il n’y a aucune différence entre nous. »
Le 29 juillet, en atterrissant à Paris, Loëlia n’a qu’une envie « remercier encore et encore les Congolaises et les Congolais d’avoir été aussi gentils avec nous. Jamais je ne les oublierai » et un seul message à adresser, en urgence, aux jeunes français : « Voyagez ! Voyagez ! On apprend beaucoup de choses à l’étranger. » 

École spéciale de Brazzaville : une chaîne d’amitié

Créée en 1975 par sœur Marguerite (fille de la Charité de Saint-Vincent de Paul), l’École spéciale de Brazzaville propose une éducation et une formation professionnelle gratuite aux 18-25 ans les plus vulnérables du Congo, exclus du système scolaire public en raison de leur retard scolaire, de leur situation personnelle (orphelins, réfugiés…), de leur maladie ou de leur handicap physique ou mental. L’école qui scolarise plus de 1 800 élèves par an, fonctionne grâce à ce que sœur Marguerite appelait le « miracle de l’amitié » soit des dons privés et le soutien d’organisations comme Apprentis d’Auteuil.