Portrait de Zahia, ATSEM à l'école Joie de vivre à Strasbourg
Education et scolarité

Zahia, ASEM à l'école Joie de vivre de Strasbourg : « Aider les enfants à grandir, c’est ma récompense ! »

Zahia, assistante spécialisée en école maternelle, vient d’entamer sa vingt-et-unième rentrée scolaire à l’école Joie de vivre à Strasbourg. Chaque jour, auprès des enseignant(e)s, elle aide les enfants à devenir autonomes en faisant preuve d’une bienveillance et d’un dévouement qui forcent l’admiration. Portrait.

Se pourrait-il qu’un jour Zahia entonne la chanson de Sheila « L’école est finie » dans les couloirs de l’école Joie de vivre d’Apprentis d’Auteuil à Strasbourg ? Pourquoi pas. Mais, pour l’heure, avec détournement malicieux des paroles : « L’école est à nous, que la joie vienne, mais oui, mais oui, l’école recommence ! » Car en septembre, Zahia, 58 ans, assistante spécialisée en école maternelle (ASEM), a pris, sourire aux lèvres et joie au cœur, le chemin de sa vingt et unième rentrée scolaire au sein de l’établissement.

L’école Joie de vivre accueille 210 enfants dans dix classes de maternelle et d’élémentaire et dispose de deux dispositifs d’unité locale d’inclusion scolaire (ULIS) pour des enfants porteurs de troubles et/ou de handicaps des fonctions motrices et cognitives. « L’école Joie de vivre porte bien son nom, explique Zahia. C’est l’une des raisons pour laquelle j’y travaille depuis vingt ans et toujours avec le même plaisir. Je n’ai jamais eu le besoin de changer, parce que je me sens bien ici. L’équipe est super, pleine de dynamisme. J’ai collaboré avec de nombreux professeur(e)s des écoles et des stagiaires. Je me suis toujours bien entendue avec eux. Toute l’équipe a toujours le sourire et porte la joie de vivre. »

La mission des ASEM auprès des enseignants

Avant d’intégrer cette école, Zahia travaillait dans un jardin d’enfants puis comme femme de ménage dans un centre de recherche. Trois ans après être entrée à la Joie de Vivre, elle a décroché son diplôme d’ASEM grâce à la validation des acquis de l’expérience (VAE). Aujourd’hui, sa mission, qui consiste à apporter une assistance technique et éducative à l’enseignant(e) d’école maternelle, la passionne toujours : « Il ne s’agit pas seulement de seconder. L’enseignante et moi nous nous complétons pour nous occuper des enfants ensemble. De mon côté, je les accueille, je leur apprends à grandir le mieux possible, à être propre. À la cantine, je leur montre comment manger convenablement. Je les aide pour s’habiller, à rester calme... »

Elèves de l'école maternelle Joie de vivre de Strasbourg
Des élèves de l'école maternelle Joie de vivre de Strasbourg (c) Yann Castanier/Apprentis d'Auteuil

L’élève au cœur de la pédagogie

Lorsqu’elle a pris ses fonctions, Zahia s’est d’abord familiarisée avec la pédagogie du père Faure, utilisée par les enseignants, et qui s’inspire de celle de la pédagogue italienne Nadia Montessori. Elle place l’élève au cœur des apprentissages et éveille sa curiosité et son envie d’apprendre. Elle prône la bienveillance, l’accueil individuel de l’enfant et l’apprentissage au contact des autres. « Grâce à la fondation, se souvient Zahia, j’ai pu suivre des formations consacrées à cette méthode. Nous accueillons la parole et les besoins des enfants. Ils sont heureux et épanouis. Le soir, ils ne veulent plus rentrer chez eux quand les parents viennent les chercher ! »

Se former pour progresser

En lisant des livres, en surfant sur Internet, en suivant des formations dispensées par Apprentis d’Auteuil, Zahia continue de se former au quotidien dans son métier qui requiert de nombreuses qualités, comme l’attention et la patience. « Ce n’est pas facile tous les jours. Les enfants d’il y a vingt ans, quand j’ai débuté, ne sont pas les mêmes que ceux d’aujourd’hui... Mais j’arrive toujours à gérer, notamment grâce à mon expérience, et aussi grâce aux formations que j’ai suivies sur la psychologie, la manière de gérer les enfants difficiles... » Le soir, après sa journée de travail et pour se ressourcer, Zahia aime retrouver sa famille. « Dans mon métier, j’apporte aux enfants la même chose qu’à mes propres enfants », précise-t-elle.

Aider les enfants à grandir

Quand vient l’heure de laisser s’envoler ses petits protégés en école primaire Zahia, un brin nounou, leur dit avec amour et humour : « Moi, je reste en maternelle, mais vous, vous montez en classe de CP. Je ne serai pas avec vous. » Une remarque qui les motive à apprendre. « Par exemple à nouer leurs lacets, explique Zahia, à savoir fermer leurs vêtements. Je les laisse essayer. S’ils n’y arrivent pas, je les aide. Pour les chaussures, je leur propose un chausse-pied. J’utilise des petites astuces de ce type pour réussir à ce que les enfants deviennent autonomes. » Quand elle se retourne sur sa carrière, Zahia dégage sérénité et force. « En vingt ans, j’ai accompagné beaucoup d’enfants. Je suis fière de faire ce travail. Si je peux aider les enfants à grandir, c’est ma récompense. C’est ma joie de vivre et ça me donne le courage de continuer. »