Education et scolarité
15 janvier 2018

À 6 ans, Julie entre à l'internat

En 2012, Julie (1) est accueillie dans une école primaire d'Apprentis d'Auteuil qui propose un accueil en internat dès le CP. Après plusieurs années d'accompagnement, Julie se prépare aujourd'hui à entrer en 6e. Le récit de son parcours.


Lorsque Julie arrive à l'internat, elle n'a pas encore tout à fait 6 ans. « Sa maman est éleveuse de brebis. Entre le travail à la ferme - la nuit et le jour - et le travail à la maison, cette maman solo ne s'en sortait pas, explique la directrice. Elle ne voulait pas que Julie soit livrée à elle-même. » La maman prend donc contact avec cet établissement d'Apprentis d'Auteuil, situé à une quarantaine de minutes de chez elle, qui propose un accueil à l'école et en internat dès l'âge de 5 ans.
« Lorsque Julie est arrivée, on aurait dit une petite fille modèle, se souvient Sonia, son enseignante de l'époque. Elle avait une coupe au carré, de beaux habits... Mais il ne fallait pas se fier à son apparence. Elle nous a rapidement fait les 400 coups ! Son jeu favori, c'était de déclencher l'alarme à incendie dans les toilettes ! Elle ne faisait pas ça pour faire mal, mais elle débordait d'énergie. Son surnom, c’est "Julie pleine de vie" ! » La petite fille est accueillie du lundi au vendredi à l'école primaire et à l'internat d’Apprentis d’Auteuil, puis retourne chez elle le week-end.

Première séparation

Les premières semaines ne sont pas faciles pour Julie qui vit sa première séparation d'avec sa maman et découvre la vie en collectivité : « Le plus dur, c'était de ne plus voir ma mère tous les jours, se souvient Julie, aujourd'hui âgée de 10 ans. Parfois, je pleurais. Mais les éducatrices m'aidaient et je me suis rapidement fait des copines. »
« Elle s'est très vite acclimatée, car elle a rapidement fait confiance aux adultes qui l'entouraient, confirme Sonia. Elle était surtout en lien avec Isabelle, une éducatrice qui arrivait en milieu d'après-midi et qui suivait Julie jusqu'au coucher. Elle incarnait l'image maternelle pour Julie qui était encore très petite. »
Côté scolarité, Julie connaît aussi quelques difficultés, notamment en français et en maths. « C'est une petite fille très débrouillarde qui a dû apprendre à être autonome dès son plus jeune âge, souligne la directrice. Elle est plus à l'aise à la ferme que sur les bancs de l'école. »

Une maman très investie

Même si Julie est à l'internat toute la semaine, la maman n'en n'oublie pas pour autant son rôle. « Elle est très investie, note la chef de service de l'établissement. Quand il y a un problème, on peut l'appeler, le jour, la nuit, et dans les deux heures la maman est là ! » « Lorsque Julie arrive le lundi, les devoirs sont toujours faits, ajoute l'enseignante. Elle ne manque jamais un rendez-vous chez l'orthophoniste non plus. La maman est très soucieuse du travail scolaire de sa fille. Elle a même accueilli toute la classe dans son exploitation pour présenter son métier d'éleveuse. Les enfants ont pu donner le biberon aux agneaux. La maman était contente. Et Julie tellement fière de sa maman ! »

Aujourd'hui, la jeune Julie est en CM2 et intégrera un collège de la fondation l’année prochaine. « Elle est plus posée, plus réfléchie. Elle a mûri, constate son enseignante. Elle a encore quelques difficultés en lecture, mais si elle n'avait pas été accueillie à l'internat avec son temps d'études tous les soirs, elle n'aurait pas progressé autant. » Pour que la transition vers la 6e se passe pour le mieux, un dispositif sur mesure sera mis en place à la prochaine rentrée. Outre la concertation entre enseignants et éducateurs, Julie bénéficiera d'un emploi du temps aménagé pour prendre ses marques au collège progressivement... et quitter le monde de l'enfance en douceur.

(1)    Pour préserver son anonymat, le prénom de l’enfant a été changé et les lieux ne sont pas indiqués.

Les internats à Apprentis d'Auteuil

Pour en savoir plus sur les internats à Apprentis d'Auteuil lire notre dossier ici.