Education et scolarité

La Touline Bordeaux aide les jeunes sortants de la Protection de l'enfance

Les jeunes sortant des dispositifs de l’Aide sociale à l’enfance sans famille ni réseau, sans formation ni emploi, sont particulièrement fragiles. Récemment ouverte grâce au soutien de la Fondation Nexity, la Touline Bordeaux les accompagne dans leur parcours socio-professionnel. Avec une urgence accrue en cette période de crise sanitaire.

Nouveau dispositif d’Apprentis d’Auteuil en région Nouvelle-Aquitaine, la Touline accompagne les jeunes sortis de la Maison d'enfants Saint-Joseph de Blanquefort, sans plus aucun soutien de l’Aide sociale à l’enfance et en situation délicate. Ce programme déjà déployé dans neuf antennes à travers la France, vient en aide à ceux pour qui une aide est vitale. Sans ressources, réseaux ou prise en charge, ils risquent de sombrer dans la précarité, la prise en charge des Départements au titre de la Protection de l’enfance pouvant s’arrêter brusquement.
Gaël Detrieux, son coordinateur, raconte : « Ma mission est de les accompagner vers l'autonomie sur tous les aspects de leur vie : logement, emploi, formation, aides sociales, déclaration d'impôt... Et de les orienter vers les bons services. »  

S’adapter aux contraintes du confinement

Ludivine, jeune sortante de la Maison d'enfants Saint-Joseph de Blanquefort, accompagnée par La Touline Bordeaux (c) DR
Ludivine, jeune sortante de la Maison d'enfants Saint-Joseph de Blanquefort, accompagnée par La Touline Bordeaux (c) DR

La Touline Bordeaux a dû s’adapter au contexte de confinement imposé par la lutte contre le Covid-19. « Les jeunes ont eu du mal à comprendre ce qui se jouait au début, l'impératif de respecter les gestes barrièresouligne-t-il. Il m'a fallu déconstruire les fausses informations véhiculées par les réseaux sociaux. Le lien est essentiel. »
Ludivine, 18 ans depuis le mois de février, et en attente d’un contrat jeune majeur qui pourrait être octroyé par le Département pour qu’elle poursuive ses études, a été logée à l’hôtel pour vivre le confinement. « J'apprécie l'approche individualisée de la Touline. Je travaille sur mon projet professionnel : devenir monitrice éducatrice. Le confinement ? Ça va. Je suis en lien avec les amis par les réseaux sociaux et avec mes frères et mes soeurs plus âgés. Mais il est temps que cela se termine ! »
D’autres jeunes vivant en squat ou dans des logements provisoires, ont été mis à l’abri en foyer de jeunes travailleurs, hôtels ou structures d’accueil d’urgence par Gaël Detrieux pour leur éviter de se retrouver à la rue. 

Éviter la paupérisation

Autre urgence, le manque de revenus en l’absence de missions d’intérim. Et avant 25 ans, pas de RSA… Gaël Detrieux s’appuie sur son réseau pour que les jeunes reçoivent une aide financière, et pour certains, un contrat jeune majeur. « Nous activons tout ce que peut offrir le tissu associatif du secteur. C'est une question de survie. »
Le coordinateur a également contacté des associations (Emmaüs Connect) et des entreprises (SFR) qui peuvent fournir tablettes ou ordinateurs, outils essentiels aux jeunes dans leur parcours d’insertion. « Tout cela, nous ne pourrions pas le faire sans le soutien de la Fondation Nexity, conclut-il. Nous subventionner pour trois ans, c'est un véritable cadeau qui nous permet de travailler avec plus de sérénité. »
La Touline en résumé
  • Un dispositif pour les jeunes sortants des dispositifs de l'Aide sociale à l'enfance
  • En situation difficile (pas de réseau, pas ou peu de revenu, pas de formation ou de diplôme)
  • Un accompagnement vers l'autonomie dans les secteurs de la formation, du logement, de la santé, du suivi administratif... 
  • Des antennes à Dijon, Lyon, Paris, Bordeaux, Charleville-Mézières, Lille, Sannois, Nantes