Illustration violence faite aux femmes, main devant le visage
Accompagnement des parents

Agir contre les violences faites aux femmes

La Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes a lieu le 25 novembre. Au sein de ses Maisons des familles, résidences sociales ou résidences mère-enfant, Apprentis d’Auteuil accompagne au quotidien les femmes pour les sensibiliser et les aider à se protéger, elles et leurs enfants.

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Le 25 novembre est la journée de lutte contre les violences faites aux femmes. Apprentis d'Auteuil accueille et accompagne au quotidien des femmes isolées, victimes, et leurs enfants et mène un travail de sensibilisation sur le sujet.

À Toulouse, Charlène Sénégas, responsable de la Maison des familles, lieu anonyme et gratuit d’accueil, d’écoute et d’échanges au quotidien pour les familles en situation de fragilité, sensibilise les mamans les plus vulnérables et souvent isolées. « En premier lieu, nous travaillons, à travers des débats parentaux, sur les questions de stéréotypes de genre et des rôles de chacun dans la famille. Des femmes estiment qu’un mari peut faire preuve de violence envers elles en toute impunité. »
Charlène Sénégas opère systématiquement un rappel à la loi qui réprime la violence envers les adultes et les enfants. En cas de suspicion, la discussion individuelle s’engage. « Si nous proposons par exemple une sortie et qu’une femme demande systématiquement l’autorisation à son mari, nous entrons en hyper vigilance. Nous venons questionner la maman sur les raisons : a-t-elle besoin d'une autorisation ou est-ce pour des raisons d'organisation familiale ? Pourquoi le mari dirait-il non ? Ceci pour comprendre si il y a emprise ou si la maman pense plutôt aux questions d'organisation avec son mari. »

Tableau en bois représentant une maison des familles
A la Maison des familles de Toulouse, les professionnelles sensibilisent et accompagnent les femmes sur la questions des violences. (c) Margaux Vié/Apprentis d'Auteuil

La directrice a déjà aidé quatre mamans à entamer des démarches de protection. « Nous les orientons et les accompagnons vers des associations locales en leur rappelant également les différents numéros d'urgence qu'elles peuvent solliciter à tout moment afin d'être mises à l’abri avec leurs enfants. » Mais la culpabilisation, la honte, la peur de se voir retirer leur progéniture, l’incapacité à quitter le foyer, empêchent souvent les femmes d’appeler au secours.

Libérer la parole

Pour Maxime Chopard, responsable de la résidence sociale Saint-Bruno à Vaulx-en-Velin, qui héberge des femmes avec enfants, dont certaines sont victimes de violence, la force du collectif peut aider à libérer la parole. « Au sein de la résidence, elles échangent beaucoup entre elles. Elle se soutiennent et se motivent pour en pousser une à aller parler à l’équipe. »
La vigilance des équipes à l’égard des enfants est également au cœur de l’accompagnement dans les établissements d’Apprentis d’Auteuil. « Depuis 2019, les enfants sont aussi considérés comme des victimes s’ils sont témoins de scènes de violence entre leurs parents », souligne Sylvie Davieau, responsable de La Halte des parents, une des Maisons des familles de Marseille.

"J'ai trouvé écoute et aide"

Certaines femmes, qui parviennent à se mettre à l’abri de leur conjoint, finissent pourtant par regagner le foyer, au risque de subir de nouveaux sévices. « Nous ne pouvons pas les en empêcher, confie Sylvie Davieau, spécialement formée à ces questions, mais nous faisons en sorte qu’elles rentrent chez elles en ayant connaissance des leviers qu’elles peuvent actionner en cas d’urgence. »
Pour Marine (le prénom a été changé), maman d’une petite fille, le chemin de vie est émaillé de harcèlement et d’actes de violence commises notamment par ses compagnons. À la Maison des familles de Toulouse, elle a trouvé écoute et aide. « J’ai reçu aussi de la compréhension, un soutien psychologique, un accompagnement et une mise en réseau avec des structures capables de m’aider. La porte est toujours ouverte. La pousser, c’est déjà s’ouvrir des perspectives », conclut-t-elle.