Plaidoyer

Droits de l’enfant en France : une situation alarmante

Alors que le Comité des droits de l’enfant des Nations Unies étudie la situation de la France, l’Unicef et ses partenaires, dont Apprentis d’Auteuil, interpellent le gouvernement sur la situation alarmante des droits de l’enfant dans notre pays, notamment en matière de protection de l’enfance et de décrochage scolaire.

Tous les cinq ans, les Etats signataires de la Convention internationale des droits de l’enfant (CIDE) doivent remettre un rapport recensant les actions entreprises pour améliorer la situation des droits de l’enfant dans leur propre pays. La France sera entendue par le Comité des droits de l’enfant au mois de janvier prochain. Cette instance des Nations Unies évaluera à cette occasion les mesures prises par notre pays suite aux recommandations sévères qui lui avaient été adressées à l’issue du précédent exercice en 2009.  

Un rapport alternatif

En parallèle du rapport officiel remis par chaque pays,les ONG et les acteurs du secteur social peuvent également présenter un rapport "alternatif"qui permet aux experts de ce comité onusien de connaître le point de vue de la société civile et des acteurs de terrain sur l’application de la Convention internationale dans le pays concerné. Dans cette perspective, l’Unicef France et ses partenaires, dont Apprentis d’Auteuil, interpellent le gouvernement français sur les nécessaires progrès à réaliser pour améliorer l’application de la Convention internationale des droits de l’enfant ratifiée par la France il y a 25 ans. Ce rapport alternatif intitulé « Chaque enfant compte. Partout, tout le temps » analyse la situation en France et fait 36 recommandations concrètes pour notamment : 
  • mieux lutter contre le décrochage scolaire, 
  • faire reculer la pauvreté des enfants et de leurs familles, 
  • améliorer la prise en charge des mineurs isolés étrangers, 
  • mieux accompagner l’application de la réforme de la protection de l’enfance. 
"Bien-sûr, il vaut bien mieux naître et grandir en France que dans bon nombre d’autres contrées, tant notre pays consacre de moyens financiers colossaux et fournit d’efforts considérables pour offrir au plus grand nombre d’enfants un cadre de vie bienveillant, explique Michèle Barzach, présidente de l’UNICEF France. Pour autant la France échoue en partie à l’égard de l’enfance et de la jeunesse et ce sont les plus fragilisés par la pauvreté, l’exclusion sociale, les discriminations mais aussi par cette période si particulière qu’est l’adolescence, qui en payent le plus lourd tribut."

La parole aux enfants

En parallèle du rapport alternatif, l’Unicef a également remis, pour la première fois, au Comité des droits de l’enfant de l’ONU un rapport intitulé "Nous les enfants" qui recense la parole d’enfants et d’adolescents d’aujourd’hui vivant en France. Parmi la centaine de jeunes âgés de 9 à 18 ans rencontrés, figurent 16 adolescents de 12 à 15 ans scolarisés en collège et 8 mineurs isolés étrangers d’Apprentis d’Auteuil. Les jeunes ont ainsi pu s’exprimer sur des thèmes aussi divers que l’application des droits de l’enfant, la discrimination, la liberté d’expression, la santé ou l’accès aux loisirs. Crédits photos : © UNICEF France(c) / Lorea Marchand  / Jacques Monnin
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