Océane et Brahim à la mecs de Creil
Education et scolarité

Protocole sanitaire renforcé à la Maison d'enfants de Creil

Depuis la semaine dernière, la Maison d’enfants Joseph Wresinski vit en situation de confinement renforcé après la découverte de plusieurs cas de Covid parmi les jeunes et les adultes de l’établissement situé à Creil (60). Comment les jeunes et les adultes gèrent-ils cette nouvelle situation sanitaire ? Les explications de Brahim Lahnine, directeur adjoint de la Maison d’enfants.

« Notre quotidien est un peu chamboulé, car trois jeunes et deux adultes ont été testés positifs au Covid en début de semaine, explique Brahim Lahnine, directeur adjoint de la Maison d’enfants (MECS) Joseph Wresinski, située à Creil dans l’Oise. Depuis lundi, tous les jeunes sont totalement confinés au sein de la MECS. Ils ne vont plus en cours ni dans leur entreprise pour ceux qui étaient en apprentissage. Les retours en famille sont également suspendus. Nous respectons un protocole sanitaire très strict qui a été validé par l’ARS (Agence régionale de santé) : en plus des gestes barrières habituels, nous portons le masque désormais dans toutes les parties communes de l’établissement, prenons les températures plusieurs fois par jour, renforçons le lavage des mains, la distanciation physique... Les trois jeunes testés positifs sont en quarantaine dans leur chambre où ils doivent y rester sans sortir pendant une semaine, y compris pour prendre leurs repas. C’est un peu long pour eux, mais ils prennent leur mal en patience en lisant, en écoutant de la musique ou en étant en contact avec l’extérieur via leur téléphone portable. Les salariés testés positifs sont, eux, en quarantaine à leur domicile. »

Comment réagissent les jeunes ?

Prise de température à la MECS de Creil. Photo : Apprentis d'Auteuil

« Ils réagissent différemment, explique Brahim Lahnine. Certains sont assez contents de ne pas aller en cours, d’autres montrent des signes de stress ou d’anxiété. Nous devons faire de la pédagogie pour les rassurer. Nous bénéficions également de l’effet de groupe qui permet de maintenir une certaine solidarité entre les jeunes. Certains salariés font aussi part de leur inquiétude, parce qu’ils ont l’impression d’être des possibles vecteurs de contamination pour leurs familles. »

« Depuis la découverte des cas positifs, toute la vie de la MECS est rythmée par le nouveau protocole sanitaire, précise Laurent Bukatari, éducateur. C’est une contrainte, mais les jeunes comprennent que les questions de santé sont primordiales. Ils n’ont pas peur de la maladie. Ils sont surtout inquiets pour leurs études, notamment ceux qui doivent passer le BAC ou le CAP à la fin de l’année. Ils ont peur de prendre du retard et, de ne pas avoir leur diplôme à la fin de l'année. À nous de leur donner confiance. Nous leur expliquons que, plus ils respecteront les consignes, plus vite nous sortirons de cette situation de confinement renforcé. »

« Je reste optimiste »

« Depuis l’entrée en vigueur du 2e confinement, je n’allais plus en cours en présentiel qu’une semaine sur deux, explique Océane, 17 ans, accueillie à la Maison d’enfants. Et depuis que je suis « cas contact » après la découverte des cas positifs au sein de la MECS, je suis tous les cours à distance. Je ne suis pas inquiète pour moi, mais plutôt pour mes proches. Je ne peux plus voir mon copain. J’ai décidé de ne pas aller voir ma grand-mère à Noël non plus pour ne pas la mettre en danger. Mais je reste optimiste. Si nous respectons les mesures sanitaires, nous allons finir par nous en sortir. Le plus important pour moi maintenant est de finir une année scolaire normalement et que ma grand-mère aille bien. »