Accompagnement des parents
22 décembre 2020

Mon enfant ne veut plus manger de viande

Cela vient très progressivement ou d’un seul coup, votre fils, votre fille, vos petits-enfants proclament : « Je ne veux plus manger de viande ! » Comment réagir et les accompagner dans ce choix ?

Comprendre le refus

Quand la fin de non-recevoir arrive, les parents ou grands-parents sont souvent décontenancés, surtout s’ils aiment la viande, synonyme d’équilibre et de bonne santé pour les générations précédentes. « De plus en plus de jeunes veulent sauter le pas, ou l’ont déjà fait, souligne Carole Ibrahima, sophrologue et auteure de Maman, je ne veux plus manger de viande, livre qui propose de nombreuses recettes. Je reçois beaucoup messages de grands-parents, de parents, en quête de conseils. »
Comment réagir face à l’enfant qui ne veut plus manger de viande ? Commencez par essayer de comprendre d’où vient le refus. D’un dégoût devant la texture, l’aspect ? D’un blocage à l’idée de manger un animal ? D’une volonté de changer d’alimentation, suite aux différents scandales dans les abattoirs et à la souffrance animale ? 

Des réticences surmontables

Les pédopsychiatres le remarquent, ces refus, assez fréquents chez les ados, ne sont pas inhabituels chez les plus petits, entre deux et sept ans. Ce dégoût peut surgir en particulier devant la viande rouge. Mais il peut aussi bien disparaître ensuite. Selon différentes études (1), présenter plusieurs fois un aliment à l’enfant, sans le forcer, suffit pour qu’il accepte d’y (re)goûter et y prenne plaisir.  

Responsabiliser les ados

Chez les plus grands, le refus peut être motivé par le bien-être animal ou l’impact carbone de la consommation de viande (2). Génération connectée et hyper sensible, ils peuvent être très déterminés. Si l’adolescent accepte de manger du poisson, il sera alors pesco-végétarien. S’il s’autorise des entorses, on parle alors d’un régime flexitarien. Refuser de consommer de la chair animale s’appelle du végétarisme. Dans tous les cas, vous pouvez l’inciter à chercher lui-même des recettes, à cuisiner, à partager ses découvertes culinaires... Un bon moyen de le (la) responsabiliser. 

Une alimentation équilibrée et variée

Les nutritionnistes le disent, il est possible de se passer de viande, tout en évitant les carences. « C’est souvent la grande peur des parents, reconnaît Carole Ibrahima. Elle disparaît quand on apprivoise les bases pour avoir tous les apports nécessaires à l’équilibre alimentaire. »
Les protéines, nécessaires à la croissance, les acides gras, acides aminés, vitamines et éléments essentiels (fer, zinc, calcium) sont présents dans d’autres aliments : laitages, fromages, poisson, œufs, riz, lentilles, petits pois, etc.
Dans les rayons des épiceries, le nombre de céréales a explosé ces dernières années. On (re) découvre boulgour, quinoa, lentilles, millet, épeautre, kacha, sarrasin, orge... Inspirez-vous des nombreux livres de recettes ou sites de cuisine - 750g.com, marmiton.org, etc. – qui regorgent de recettes végétariennes. De quoi régaler votre ado et qui sait, toute la famille.  (1) Rozin (1976), Birch (1986), Rigal, (2000) (2) www.ademe.fr « L’empreinte énergétique et carbone de l’alimentation en France 
À LIRE 
  • Maman, je ne veux plus manger de viande
    Carole Ibrahima
    Éd. Terre vivante


  • Au secours, mon ado est végétarien !
    Katia Raffarin avec la collaboration de Charlotte Debeugny
    Éd. First