Élisabeth-Reinaud, l’immeuble marseillais au service des familles
À Marseille, l’immeuble Élisabeth-Reinaud réunit sous un même toit une crèche, un internat éducatif, une Maison des familles et une résidence sociale. Des dispositifs variés pour que les jeunes, comme les familles, reprennent leur souffle et construisent leur avenir. Visite guidée, étage par étage.
Un air de famille, la crèche du vivre-ensemble
Un air de famille, c’est une grande amplitude horaire pour répondre aux besoins des parents (7h30–18h30), une équipe de direction et des professionnelles de la petite enfance à l’écoute, des parents qui sont invités à participer au quotidien de leur enfant et aux diverses activités (ateliers de cuisine, activités manuelles, sorties théâtre, bibliothèque, nature…). « Tout cela crée une atmosphère chaleureuse et rassurante, un grand et bon air de famille », conclut Nancy Reboul.
Pour les familles, La Halte des parents
Premier étage. La Maison des familles, baptisée La Halte des parents, permet aux papas et aux mamans isolés et en situation financière précaire de créer des liens, de partager les soucis et les questionnements liés à l'éducation, ainsi que leurs expériences parentales. Et plus encore, d’imaginer des projets (atelier d’écriture, de cuisine, organisation d’une sortie, d’un spectacle, des vacances…). Salariés, bénévoles, familles, tous œuvrent et réfléchissent ensemble.
« Nos activités tournent autour du lien parent/enfant, précise Sylvie Davieau, la directrice. Notre but est de permettre à chacun de reprendre confiance en soi, de révéler ses capacités et ses talents. D’entrer plus facilement en relation avec l’autre, que ce soit ici ou à l’extérieur. »
« À La Halte des parents, j’ai trouvé avec ma fille de 8 mois une maison où toutes les générations se retrouvent et une famille où l’on apprend à faire des choses ensemble, où on partage les bonheurs et les malheurs de la vie, pour être plus fortes encore, confie Khadija. Ce n’est que de la chaleur humaine ! "
La résidence sociale, une protection et une renaissance
Deuxième et quatrième étages. La résidence sociale accueille des familles monoparentales fragilisées dans leur parcours, souvent en situation de grande exclusion, la plupart parents pour la première fois. Ce sont majoritairement des femmes victimes de violence , avec des enfants de 0 à 12ans. « Nous mettons les mamans en sécurité dans nos logements, avant de construire avec elles un projet de vie, et travailler leur insertion sociale et professionnelle, résume Sylvie Davieau, la directrice. À leur demande, elles peuvent être reçues par une psychologue. Les enfants peuvent être confiés à la crèche Un air de famille, au rez-de-chaussée, ce qui est très pratique d'un point de vue matériel et social."
Une équipe sociale est présente pour les soutenir dans leurs démarches d’insertion et assurer un travail éducatif de proximité avec le parent et l’enfant accueilli. Grâce à des partenariats, des tuteurs, anciens dirigeants d’entreprise (association EGEE), sont aux côtés des familles pour rechercher une formation ou un emploi. « Notre réussite est de voir ces mamans devenir actrices de leur vie », reconnaît Sylvie Davieau. « J’étais seule avec mon fils, sans famille, sans amis, se souvient Sabrina. Ici, je discute de mes blessures, je respire, j’apprends à tout gérer, je prends le temps de me reconstruire solidement et de construire mon enfant. »
Un internat éducatif en alternative au placement
Troisième étage. Monté en partenariat avec le conseil départemental des Bouches-du-Rhône, l’internat(Unité éducative de prévention ou UEP) accueille des garçons et des filles âgés de 6 à 16 ans. « Ces enfants vivent des situations familiales douloureuses, explique Serge da Cunha, le directeur. L’UEP offre un placement à la semaine avec l’accompagnement éducatif et personnalisé d’une équipe pluridisciplinaire, en lien avec les familles. Le jeune retourne chez lui le week-end et pour les vacances.Quand ce n’est pas possible, une autre solution est trouvée. »
La classe terminée, les éducateurs ou des bénévoles aident les jeunes dans leurs devoirs. Le mercredi, ils participent à des activités sportives ou culturelles, s’informent sur leur orientation scolaire. « Peu à peu la confiance se rétablit entre les jeunes, les éducateurs et les familles, constate Serge da Cunha. Le jeune peut enfin reprendre goût aux apprentissages, se découvrir des talents, des envies et envisager plus sereinement son avenir. »
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