Apprentis d'Auteuil & les Spiritains : 100 ans de confiance

Le chiffre 100 en gros au centre abrite dans les 0 un visage d'adolescent et une colombe. Autour est écrit : Apprentis d'Auteuil & les Spiritains célébrons cent ans de confiance. En bas à droite, le label du centenaire : le chiffre 100 abrite cette fois dans les 0 les logos Apprentis d'Auteuil et Spiritains. A côté, ce texte : Apprentis d'Auteuil & les Spiritains - 100 ans de confiance
Affiche de l'événement "Apprentis d'Auteuil & les Spiritains : 100 ans de confiance"

En 2023-2024, nous fêtons 100 ans de confiance entre Apprentis d’Auteuil et les spiritains !

Entre mémoire et défis pour l'avenir, découvrez l'histoire de ce lien entre ces deux institutions. 

100 ans de mémoire

Le père Brottier apparait à gauche de l'image. La droite de l'image le montre avec des enfants et un autre prêtre.
Daniel Brottier et des enfants accueillis à l'oeuvre d'Auteuil dans les années 1920

1923 : Daniel Brottier et les Spiritains au secours de l'Oeuvre d'Auteuil

En 1923, la France est ruinée par la Grande Guerre et les donateurs font cruellement défaut. La Congrégation des Pères du Saint-Esprit est alors appelée par le diocèse de Paris pour sauver l’œuvre. Et c'est au père Daniel Brottier missionnaire et aumônier de guerre que l'on confie cette tache difficile.

C'est le début de 100 ans de confiance entre Apprentis d'Auteuil et les Spiritains. 

Transcript

10 dates-clés pour fêter le centenaire

Fêter ce centenaire, c'est voir se croiser deux histoires : celle de l'Oeuvre d'Auteuil, et celle de la Congrégation du Saint-Esprit.

1703

Claude Poullart des Places fonde à Paris une communauté d'étudiants sans ressources pour former des prêtres, pauvres au service des pauvres. La Congrégation du Saint-Esprit est née.

1848

Le Séminaire du Saint-Esprit, qui sort difficilement des suites de la tourmente révolutionnaire, fusionne avec la Société missionnaire du Saint-Cœur de Marie, dévouée au service des esclaves africain libérés. Le père François Libermann, un Alsacien d’origine juive, en devient le supérieur. Leur devise : "Un seul coeur, une seule âme"

1866 

L'abbé Louis Roussel met à l'abri dans une maison délabrée de la commune d'Auteuil six jeunes garçons vivant dans la rue. Il décide d'engager sa vie à leur service et crée l'oeuvre de la Première Communion, qui deviendra les Orphelins Apprentis d'Auteuil. 

1876

L'abbé Roussel propose à la Congrégation du Saint-Esprit de prendre en charge son œuvre.  le père Le Vavasseur, supérieur général, fait répondre que "cette œuvre est bien belle et qu'elle entre parfaitement dans les fins de notre Congrégation". Malheureusement le Conseil Général n'est pas en mesure à cette date d'accepter l'offre.

1923

Après en avoir récupéré la gestion au début du siècle, c'est finalement l'Archevêché de Paris qui confie la direction de l'œuvre aux Spiritains. Il ne reste alors que 175 orphelins,18 premiers communiants, un personnel en demi-solde et mécontent, des bâtiments en ruines... Le père Brottier se met au travail tandis que le cardinal avertit le supérieur général, Mgr Le Roy “A Paris, il faut réussir". 

1929

Grâce à l'action du père Brottier, un décret du Président de la République du 19 juin 1929 approuve les statuts de la fondation " les Orphelins Apprentis d'Auteuil " : l'Œuvre est alors reconnue d'utilité publique.

1942

Au coeur de la 2ème Guerre Mondiale, une Convention est établie entre l'archevêché de Paris et la Congrégation du Saint-Esprit : l'Œuvre des OAA est diocésaine ; sa direction est confiée à la Congrégation. Elle est administrée par un conseil d'administrateurs de 12 membres, avec un président laïc. Deux membres de l'administration diocésaine et deux pères du Saint-Esprit, non employés dans l'œuvre, font partie de ce Conseil.

1973

Après 40 ans de direction spiritaine, Jean Gosselin devient le premier directeur général "laïc" de la fondation. Dans les maisons des Orphelins Apprentis d'Auteuil, les directions des établissements sont elles aussi peu à peu transmises des pères spiritains à des directeurs et directrices laïques.

1994

Sur impulsion des Spiritains, l'AFJM (Aide et Formation des Jeunes du Monde) devient Auteuil international, une ONG d'inspiration chrétienne visant à transmettre - dans les pays en difficulté ou en développement - les connaissances et compétences de la fondation.

2012

Pour soutenir la mission pastorale de la fondation, des communautés religieuses féminines proches des spiritains sont invitées à rejoindre nos établissement pour être des présences aimantes et priantes auprès des jeunes comme des adultes. Elles sont au nombre de 11 communautés de 3 soeurs, venues de Centrafrique, Côte d’Ivoire, Inde, Nigéria, République Démocratique du Congo et Sénégal.

A partir du 16 novembre 2023

Les spiritains et Apprentis d'Auteuil ont le bonheur de fêter 100 ans de confiance !

100 ans d'éducation 

Un "charisme" d'éducation au service d'Apprentis d'Auteuil

Un groupe de jeunes pose, certains tenant un objet symbolisant sa formation : pelle, casque de soudeur, casserole, légume...
Jeunes en formation au sein du lycée Pro Daniel Brottier d'Apprentis d'Auteuil (Bouguenais, 44)

L’engagement spiritain dans l’éducation a commencé avec Claude Poullart des Places, qui établit une communauté pour des étudiants pauvres, puis avec François Libermann qui a l'intuition du rôle de l’éducation dans l’émancipation des personnes en précarité. Du père Brottier, on a également dit qu'il était un "éducateur né".

Cette vision spiritaine de l'éducation résonne fortement avec le projet éducatif de la fondation. Quelques exemples des valeurs partagées : 

  • Une communauté de relations respectueuses : nous favorisons un esprit de famille, fait d’appartenance, d’attention aux autres, d’aide mutuelle et de sens de la communauté, où la qualité des relations est importante.
  • Education centrée sur la personne dans toutes ses dimensions : nous cherchons à offrir une expérience de croissance la plus complète possible, en donnant la priorité à l'intégration du potentiel spirituel, humain, intellectuel, physique, social et culturel de chaque jeune accueilli.
  • Accueil et dialogue avec d'autres traditions de foi : nos oeuvres éducatives cherchent à être des instruments de réconciliation, de respect et de confiance mutuelle, là où il y a des divisions ou désunions à cause des frontières culturelles, sociales, religieuses. 

De grands enjeux en partage

L'ouverture internationale

Les spiritains ont une âme de "missionnaire", qui a tourné la congrégation dès ces débuts vers le monde entier, à l'image du père Jacques Laval, engagé toute sa vie auprès des esclaves affranchis de l'île Maurice.

A Apprentis d'Auteuil, après de nombreuses impulsions données par des pères spiritains présents à la direction de la fondation, en particulier le père Gabriel David, est créé en 1994 Auteuil international, une ONG d'inspiration chrétienne visant à transmettre dans les pays en difficulté ou en développement les connaissances et compétences de la fondation.

Fort de leurs expériences, les spiritains invitent la fondation à tourner toujours plus son regard vers l'international. En 2024, Apprentis d'Auteuil fête les 30 ans de son action internationale !

L'engagement auprès des plus fragiles

"Nous devons nous faire les avocats, les soutiens et les défenseurs des faibles et des petits contre tous ceux qui les oppriment" Règlements de 1849 rédigés par François Libermann, co-fondateur des Spiritains.

Les Spiritains, comme la fondation, ont orienté dès le début leur action vers les personnes les plus en difficultés, que ce soit les jeunes pour Apprentis d'Auteuil ou les lieux d'Eglise et de mission oubliés pour les spiritains. Cette "option préférentielle pour les pauvres", telle qu'elle est caractérisée dans la doctrine sociale de l'Eglise, crée un terrain commun de mission depuis plus de 100 ans. Dans les instances de direction, en tant que tutelle, les Spiritains encouragent la fondation à tenir bon ce cap à tous les niveaux de notre action éducative

La culture de la rencontre et du dialogue sous toutes ses formes

Les Spiritains reçoivent la mission de "franchir les frontières", qu'elles soient géographiques, sociales ou culturelles, pour annoncer et témoigner de l’Evangile. Ils aident aussi les autres à dépasser de telles frontières et à créer du lien entre les personnes. Un engagement qui trouve tout son sens et infuse au sein de la fondation dans notre projet autour de la rencontre interculturelle et le dialogue interreligieux.

Spiritain : Manuel en mission auprès des déplacés, des Apprentis d'Auteuil et personnes à la marge.
Transcript

100 ans de confiance pour demain 

Les Spiritains aujourd'hui à Apprentis d'Auteuil

    Un groupe de jeunes et de spiritains se tient devant le drapeau Apprentis d'Auteuil
    Des jeunes d'Apprentis d'Auteuil et des spiritains lors des Journées Mondiales de la Jeunesse à Lisbonne en 2023

    La fondation compte aujourd'hui 15 aumôniers spiritains en mission. La présence spiritaine s’exerce de diverses manières : dans l'animation pastorale et l'accompagnement des équipes éducatives et des jeunes dans certains établissements, dans l'accompagnement des équipes de direction régionale ou de la direction générale, dans la présence au conseil d’administration. Les missions sont elles aussi diverses !

    • Les aumôniers de proximités : ils sont au service d'un ou plusieurs établissements.
    • Les aumôniers régionaux : membres des comités de direction régionaux, ils accompagnent les directeurs d'établissements et participent à la dynamique de la région.
    • Les chapelains : "gardiens" de la chapelle Sainte-Thérèse au 40 rue Jean de la Fontaine à Paris où se trouve notamment le tombeau du père Brottier, ils accueillent les visiteurs du sanctuaire, y célèbrent les messes et sont une présence bienveillante pour le quartier et les collaborateurs du 40.
    • Les associés spiritains : ce sont des professionnels (animateurs en pastorale, DE...), membres de la congrégation du Saint-Esprit et qui vivent la spiritualité spiritaine au cœur du monde, de leur famille, dans leur travail.

    Des religieuses en action

    En 2012, pour soutenir la mission pastorale de la fondation, des communautés religieuses féminines fondées par des spiritains ou proches des spiritains sont invitées à rejoindre nos établissement pour être des présences aimantes et priantes auprès des jeunes comme des adultes. Elles sont au nombre de 11 communautés de 3 soeurs, venues de Centrafrique, Côte d’Ivoire, Inde, Nigéria, République Démocratique du Congo et Sénégal. Les religieuses vivent au coeur de nos établissements et participent pleinement aux missions éducatives et pastorales auprès des jeunes

    Des défis d'avenir

    Les enjeux éducatifs et sociétaux d'aujourd'hui ne sont plus ceux de 1923... Pourtant, à l'aube de ce centenaire, les Spiritains et Apprentis d'Auteuil continuent à unir leurs forces et à dialoguer pour oeuvrer ensemble, prêts à relever des défis communs :

    • Continuer à faire d'Apprentis d'Auteuil, comme l'avait impulsé le père Brottier, une fondation catholique, d'utilité publique, oeuvre d'Eglise au service du monde
    • Développer toujours plus authentiquement cette culture de la rencontre à travers le dialogue interreligieux, l'ouverture à l'international, l'accueil de nos jeunes mineurs non accompagnés...
    • Vivre l'écologie intégrale dans toutes ses dimensions, en répondant aux invitations de Laudato Si et Laudate Deum
    • Aller aux "périphéries", auprès des jeunes les plus en difficulté et les plus éloignés de la société

    Des figures qui ont marqué ces 100 ans

    Père Daniel Brottier

    Directeur de 1923 à 1936, "éducateur né", missionnaire au Sénégal et aumônier de guerre de légende, il met ses talents de managers et d'homme de communication au service de l'oeuvre lui donnant un rayonnement national. Père de ses orphelins qui lui vouent une confiance sans borne, il développe autour d'eux un "réseau d'amitié indestructible".  Sa devise : "en confiance !"

    Père Marc Duval 

    Directeur de 1942 à 1962, il contribue au développement des OAA face à l’afflux des demandes d’admissions après la 2nde guerre mondiale (il devra même refuser 10 000 demandes en une seule année). Il ouvre une vingtaine d’établissements, principalement autour de Paris. Il est également un des principaux acteurs du procès en béatification du père Brottier. 

    Père Stanislas Barat

    Au sortir de la 2nde guerre mondiale, c’est à lui que revient la charge d’ouvrir le Château des Vaux, après avoir ouvert l’établissement de Sannois en 1942. Ce domaine avait l’avantage de pouvoir héberger et former plusieurs centaines de jeunes, mais il faut tout réaménager. Le père Barat s’y attelle avec ses "gars" ("On ne fait rien à moitié, on va jusqu’au bout de ses forces !").

    Comme le père Brottier, la pédagogie du père Barat n'est pas basée sur la crainte et la punition, mais sur la confiance, la prévention et les encouragements. Très ambitieux pour les jeunes qu’il a en charge, il est le 1er à ouvrir un lycée technique mais aussi à former parmi eux les éducateurs, professeurs, voire les futurs directeurs d’établissements.

    Père Christian Favereau

    Il consacre plus de 60 années au service des jeunes d’Auteuil (1944 – 2008). Fidèle second du père Barat à Sannois puis au château des Vaux, il est tout à la fois aumônier, directeur des études, professeur en horticulture et en boulangerie… En 1965, le père Barat lui confie la responsabilité du primaire et lui demande de fonder le collège puis le lycée technique. Grand sportif, il est aussi footballeur puis entraineur. « Les jeunes, il faut les connaitre, les aimer et répondre à leurs besoins, c’est tout ! »

    Jean Gosselin

    Premier laïc nommé directeur général de la fondation en 1973, il impulse des changements majeurs, tels que la formation des directeurs d’établissements et des éducateurs, le rapprochement avec l’Etat et l’Enseignement Catholique…   

    Père Gabriel David

    Appui de Jean Gosselin en tant que directeur général adjoint, il consacre son temps et son énergie à la rencontre avec les jeunes et leurs éducateurs. On lui doit également l’intuition d’envoyer "Auteuil" en mission dans le monde, afin de favoriser les rencontres entre jeunes et les échanges entre éducateurs. Le début de nos actions de coopération internationale.

    Père Jean Savoie et père François Nicolas

    Respectivement directeur général de 1994 à 1997 et directeur général adjoint délégué à la Tutelle, ils supervisent en particulier une série d’études et de réflexions sur l’histoire d’Apprentis d’Auteuil, son charisme et sa pédagogie. Ce qui était jusque-là une simple « tradition orale » s’approfondit et se structure, mettant en relief les multiples sources du charisme d'Auteuil, tant du côté de l’Abbé Roussel que du côté spiritain.