Quatre jeunes « vignerons du vivant » héros d’un documentaire
Pendant un an, le réalisateur Julien Touzaint a suivi quatre jeunes de la formation Skola Métiers de la vigne créée par Apprentis d’Auteuil et le collectif de châteaux du Médoc « Les Vignerons du vivant ». De cette rencontre est né un documentaire touchant de 52 minutes où l’on suit les pérégrinations de ces quatre jeunes apprentis vignerons dont on découvre l’histoire au fil des saisons.
Photo (c) Tanguy Delouche
Comment est née l’idée du film ?
Avec notre société de production Kestu, nous avons réalisé un documentaire sur le vin naturel. Nous avions donc déjà une attirance pour le milieu viticole. Un de mes amis a suivi les conférences de Marceau Bourdarias qui intervient comme expert dans la formation des « Vignerons du vivant ». C’est ce qui nous a donné envie de faire un film sur cette formation atypique. Pour mon premier film, j’avais aussi envie de faire le portrait de ces jeunes aux profils très différents.
Quel est le principe du film ?
Le film suit quatre jeunes (Quentin, Tom, Lolita et Aurore) tout au long de leur année de formation pour devenir des « Vignerons du vivant ». Certains ont des histoires de vie plus compliquées que d’autres : l’une des jeunes a été abandonnée, un autre est un peu paumé et cherche sa voie, le troisième a 30 ans mais n’a jamais terminé de formation, et enfin la quatrième jeune réussit tout ce qu’elle entreprend. Ils ont donc des parcours de vie très différents et c’est ce qui fait l’intérêt du film.
Le film projeté à Paris le 25 novembre
Le film « Les Vignerons du vivant » sera projeté le 25 novembre lors de l’Université de la terre à l’Unesco. La projection sera suivie d’un débat avec le réalisateur du film Julien Touzaint, Lolita l’une des héroïnes du film, Hélene Genin directrice technique du château Latour et Marc-André Selosse expert en agroécologie. Espace de réflexions, de débats, d’expériences, de partages, d’engagements et de transformation, ouvert à tous publics, l’Université de la terre a été inaugurée en novembre 2005 à l’occasion des 60 ans des Nation-Unies. C’est un rendez-vous de la connaissance et de la compréhension, de la découverte et de l’approfondissement des défis majeurs qui menacent notre planète, le vivant et notre société.
Que gardez-vous de ces rencontres avec les jeunes ?
J’ai suivi ces jeunes pendant un an et demi. Je suis très content d’avoir pu créer des liens avec ces quatre jeunes que je ne connaissais pas du tout au début. Des liens se sont tissés au fur et à mesure du tournage. Les jeunes se sont confiés sur leurs parcours qui ne sont pas toujours faciles à évoquer face caméra. L’idée était de les écouter pendant qu’ils travaillaient, sans mise en scène, pour retranscrire leurs propos le plus fidèlement possible. Nous avons présenté le film en avant-première à la Cité du vin le 20 septembre à Bordeaux. Depuis, nous sommes restés en contact. Des liens d’amitié se sont créés entre nous je crois. Ils étaient en tout cas très contents du résultat !
Avez-vous découvert une réalité sociale à travers le parcours de ces jeunes ?
J’avais déjà vu des films sur des enfants placés. Mais je n’avais pas encore eu l’occasion d’en discuter avec quelqu’un qui était personnellement concerné. Le parcours d’Aurore, qui a été placée à l’âge de deux ans, est assez lourd. Ce qu’elle a traversé est assez bluffant ! Malgré ses difficultés, elle est parvenue à aller au bout de son année et à obtenir son diplôme. J’étais content pour elle. C’est un bel exemple de combativité ! Ce sont des histoires fortes à suivre et à raconter. Même si les jeunes n’ont pas tous poursuivi dans les métiers de la vigne, cette formation a été une étape importante dans leur construction personnelle et professionnelle.
Quel est le parcours du film aujourd’hui ?
Après la projection sur France 3 Aquitaine le 6 octobre dernier, le film est visionnable en replay jusqu’au 5 novembre. Le 25 novembre, il sera également projeté à l’Unesco à Paris lors des journées Université de la terre où j’interviendrai avec une jeune du film ainsi que Marc-André Selosse, un des experts de la formation qui parlera agroécologie. Le film sera aussi projeté dans plusieurs festivals. Le but étant de le montrer à le plus de monde possible.
Photo d'ouverture : (c) Besnard/Apprentis d'Auteuil
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