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La Fondation SNCF s'engage auprès de jeunes mineurs non accompagnés

Un des grands défis des mineurs non accompagnés (MNA), accueillis au sein des Maisons d’enfants d’Apprentis d’Auteuil, au titre de la protection de l’enfance, est d’apprendre notre langue. Gros plan sur les cours de français langue étrangère financés par la Fondation SNCF, nouveau partenaire d'Apprentis d'Auteuil.

Cet après-midi, autour de Vanessa Fèvre, professeur de français langue étrangère (FLE) à la Maison d’enfants Sainte-Jeanne-d’Arc (Loches, 37), Rafi, Salif, Amadou, et Mamadou Saliou. Rafi, jeune Afghan arrivé en France il y a un peu plus de deux ans, planche sur ses cours de CAP de cuisine : une séquence technique sur les dates de péremption et les intoxications alimentaires, truffée d’acronymes. « C’est très important pour moi d’apprendre le français. Je veux être cuisinier, car j’aime préparer à manger. Par exemple, les coquilles Saint-Jacques et la crème brulée. » Salif et Amadou, deux jeunes Maliens fraîchement arrivés, s’appliquent sur leurs exercices alphabétiques. Mamadou Saliou, lui, remet en ordre une liste de mots pour en faire une phrase.

Une longue histoire d'accueil

Ces quatre jeunes font partie du groupe de MNA accueillis par la Maison d’enfants au sein d’un dispositif financé par le département (1). « Notre établissement a une longue histoire d’accueil des jeunes migrants depuis les boat-people des années 1980, souligne Michel Coutable, le directeur. Aujourd’hui âgés de 14 à 18 ans, ils viennent d’Afrique noire, du pourtour méditerranéen, d’Europe de l’Est et d’Asie. » Les niveaux de compréhension du français et les parcours scolaires étant très disparates, le sur-mesure s’impose.
« Nous aidons chacun dans la construction de son projet personnel et professionnel, explique Atman Bouchekioua, chef de service éducatif. On trouve chez eux beaucoup de motivation. La maîtrise de la langue a un effet levier pour l’insertion. Ils évoluent très vite. »

Objectif : insertion sociale et professionnelle

Vanessa Fèvre, enseignante de FLE (c) DR
Vanessa Fèvre, enseignante de FLE (c) DR

Pour ces jeunes, l’impératif est d’apprendre un métier avant leur majorité, car les contrats jeune majeur (2) qui leur permettraient de poursuivre leurs études sont très peu attribués. Vanessa Fèvre s’adapte donc aux besoins de chacun : « Je leur apprends les bases du français et du vocabulaire, en particulier, celui lié au métier qu’ils veulent exercer. J’aborde aussi les règles de vie en France et de la politesse. Auxiliaire de vie scolaire, j’avais envie de m’impliquer auprès de ces jeunes très attachants. »

(1) DASA : dispositif d’accueil et d’accompagnement socio-éducatif vers l’autonomie
(2) Délivrés par les Départements, ils sont destinés aux jeunes sortants des dispositifs Aide sociale à l’enfance, pour les accompagner vers l’insertion après leurs 18 ans.

Le soutien de la Fondation SNCF
Depuis le début de l’année 2019, la Fondation SNCF finance les cours de français langue étrangère de plus de 500 jeunes MNA accueillis à Apprentis d’Auteuil. « Acteur majeur de la prévention de l’illettrisme et de l’acquisition des savoirs de base depuis une dizaine d’années déjà, nous avons lancé un grand programme destiné aux réfugiés, dont un volet acquisition et perfectionnement de la langue française, explique Marianne Eshet, déléguée générale de la Fondation SNCF. Nous avons choisi Apprentis d’Auteuil, reconnu pour son expérience et le sérieux des actions qui y sont menées. Un autre volet nous tient particulièrement à cœur : le parrainage de réfugiés par des salariés SNCF, afin de créer du lien et de faciliter leur insertion. Le parrainage de jeunes MNA est en ce moment à l’étude. Par ailleurs, une douzaine de jeunes de la Maison d’enfants Saint-Jean, à Sannois, ont participé à la semaine de stage proposée dans le cadre de notre opération « 3000 stagiaires ». Ils ont pu découvrir tous nos métiers et poser de nombreuses questions. Les choses s’articulent au sein de tout le groupe SNCF, ce qui est formidable. »