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Baromètre de l'éducation Apprentis d'Auteuil - La crise sanitaire continue de pénaliser la scolarité des jeunes

En 2021, l'échec scolaire concerne un jeune sur cinq. La crise sanitaire n'en finit pas de pénaliser la scolarité des jeunes. Non seulement elle a eu un impact important sur les études des 16-25 ans, mais elle a aussi renforcé leur sentiment d’isolement et leur fragilité psychologique. C’est ce qui ressort du baromètre de l’éducation d’Apprentis d’Auteuil, mené en partenariat avec l’institut de sondage Opinion Way. État des lieux.

Pour la deuxième année, Apprentis d’Auteuil, en partenariat avec l’institut de sondage Opinion Way, livre son baromètre de l’éducation. Réalisé auprès d’un échantillon de jeunes de 16 à 25 ans et de parents d’enfants de moins de 26 ans, représentatifs de la population française, il révèle l’ampleur de l’impact de la crise sanitaire sur les jeunes, montrant une dégradation de la situation dans tous les domaines.

Un sentiment d'échec scolaire grandissant

Sur leur scolarité : 87 % pensent que la crise a eu un impact important sur leurs études, soit huit points de plus qu’en 2020, et parmi eux, 40 % pensent que l’impact a été très important.

Le sentiment d’isolement : 87 %, cinq points de plus qu’en 2020.
Leur état psychologique : 86 %, soit neuf points de plus.

Cette dégradation de la situation a généré un sentiment d’échec scolaire, partagé par 62 % des jeunes (sept points de plus qu’en 2020) et 61 % des familles.

Dans les faits, l’échec scolaire concerne un jeune sur cinq (17 %), soit 1 million 300 000 jeunes de 16 à 25 ans en France. Dans ce chiffre, des jeunes qui connaissent de grandes difficultés scolaires, voire, qui ont décroché, n’allant plus en cours ou en formation.

La famille et le système scolaire sur la sellette

Pour les jeunes interrogés, le contexte familial et le système scolaire sont les principales causes des difficultés scolaires et du décrochage. La famille joue un rôle majeur dans leur parcours scolaire. Pour 69 % des jeunes (7 jeunes sur 10), elle est une des causes du décrochage, au coude à coude avec le système éducatif mis en cause par 68 % des jeunes qui soulignent son incapacité à valoriser les élèves et à développer leurs compétences. Même grief concernant la famille : 54 % des jeunes (61 % de ceux qui se trouvent en difficulté) pointent le manque de confiance et de valorisation des familles. 57 % soulignent le peu d'investissement des parents dans leurs études.

La violence en milieu scolaire ? Une réalité pour 54 % des élèves qui déclarent l'avoir subie, qu'elle soit verbale pour 36 %, de l'ordre du harcèlement moral pour 23 %, sexuel pour 17 %, physique pour 16 %. 12 % des jeunes se déclarent victimes de vols ou de racket. L'hygiène de vie des jeunes est aussi mise en cause, en particulier le temps passé devant les écrans  pour 73 % des parents et le manque de sommeil pour 65 % d'entre eux.
Des chiffres et des causes qui différent lorsque les jeunes sont interrogés. Ceux-ci incriminent leur consommation d'alcool (40 %), de drogue (43 %, voire 51 % des jeunes en difficulté). Des pourcentages moindres chez les parents (29 % incriminent l'alcool et 34 % la drogue).

Sarah, 18 ans
"J’étais dans un collège dans l’Indre. Ca se passait mal. Depuis que j’étais petite, je n’avais jamais fait une année scolaire entière. Mes parents déménageaient souvent. J’ai décroché. Je ne m’intéressais plus au cours. En 3e, j’étais absentéiste. Comme je décrochais, j’ai été suivie par une assistante sociale. J'ai demandé à être placée, j’avais besoin de ne plus habiter chez moi. Mon père ne me poussait pas dans les études, il s’en fichait si je n’allais pas à l’école. Puis j'ai intégré le lycée Sainte-Jeanne d'Arc, à Loches, après une visite. J’ai vu que c’était un petit lycée, j’ai vu le cadre, le parc, je me suis dit, si je ne me sens pas bien, je pourrais toujours y aller faire un tour. On n’a pas ça dans tous les lycées. Je n’aurais pas pu faire un meilleur choix. J’ai beaucoup changé, je suis beaucoup moins timide, j’ai appris beaucoup de choses sur moi."

Les politiques attendus par la jeunesse

La jeunesse se déclare insuffisamment écoutée (64 %), ce pourcentage montant à 74 % concernant les politiques. 55 % d'entre eux pensent que les politiques se préoccupent peu de la jeunesse et de l'éducation. Les attentes sont très fortes concernant l'école et les politiques, désignés par la jeunesse comme des acteurs de premier plan pour lutter contre les difficultés des jeunes. Et elles sont d'autant plus fortes qu'une prochaine échéance électorale se rapproche : 79 % des jeunes souhaitent que la jeunesse et l'éducation soient une priorité du prochain quinquennat. 82 % des parents partagent cet avis.

EN BREF

  • Les jeunes sont plus soumis que leurs aînés aux difficultés scolaires. Le sentiment d'échec scolaire s'est accru avec la crise sanitaire et sociale.
     
  • Le sentiment de décrochage scolaire a grandi ces dernières années, en particulier durant l'année 2020-2021. les causes sont attribuées à la famille et au système scolaire, peu valorisant, incapable de transmettre la confiance.
     
  • L'État et l'école sont très attendus sur les questions liées à la jeunesse et à la scolarité.

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