Evènements
Hébergée durant un an au Bercail, résidence sociale mère-enfant tenue par Apprentis d’Auteuil, suite à des violences conjugales, Emmanuelle a aujourd’hui retrouvé travail et logement. Elle témoigne à l’occasion de la journée internationale des droits de la femme.
Droits des femmes
" La journée du 8 mars n’est pas a priori un événement auquel j’attache une valeur particulière. En même temps, je trouve que c’est important de parler des inégalités hommes-femmes, en particulier dans le domaine de la parentalité. Les femmes sont encore beaucoup trop nombreuses à porter l’essentiel de l’éducation des enfants. Ce n’est pas juste !
Peur et insécurité
En ce qui me concerne, j’ai décidé, fin 2015, de quitter mon mari. Enceinte de plus de huit mois d’un deuxième enfant et mariée depuis quatre ans, je vivais à la campagne, le père de mes enfants étant gérant d’une exploitation agricole. Complètement épuisée, je ne dormais plus et je passais mes jours et mes nuits dans une peur, une insécurité et une impuissance permanente.
Sortir du déni
Emmuré dans sa violence, mon mari ne m’adressait quasiment plus la parole, ni bonjour ni au revoir, avec comme seuls mots à la bouche des insultes et autres menaces à mon encontre.
Au fil du temps, il s’était transformé en une vraie machine à détruire. Plus aucune intimité, plus aucun bonheur possible.
Il m’a fallu du temps pour sortir de mon déni et admettre la réalité. Si je n’agissais pas, j’allais finir enterrée vivante.
Le départ
J’ai commencé par tout noter et prendre des photos, puis un beau jour, le déclic s’est fait. J’avais pris de la force en confiant mon histoire à plusieurs associations de femmes. J’allais m’enfuir. Ce serait difficile, mais j’étais armée pour affronter cette épreuve et j’allais trouver la force de me battre.
Pour organiser ce départ, j’ai mis un maximum d’objets en sécurité, de l’argent, des valeurs essentielles, les jouets de ma fille, les affaires du bébé, etc. Et un beau matin, je suis partie. Pour ne jamais revenir. Le soir même, je me retrouvais en bas du lit superposé d’un accueil d’urgence. Une page se tournait.
Une jubilation nouvelle
Deux ans plus tard, je mesure le chemin parcouru. Avec l’aide du Bercail, de sa directrice, des salariés, des bénévoles et des amis que la Vie m’a envoyés, j’ai accueilli mon bébé, une deuxième petite fille, trouvé un nouveau logement et neuf mois plus tard, un travail.
Même si mon chemin de reconstruction n’est pas achevé, je suis fière de la force qui m’habite désormais. J’ai changé en profondeur et je suis passée du mépris à la fierté. Et du déni, à la vie. Mon existence vibre désormais d’une jubilation nouvelle."

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