Départ de Beit Jala en Palestine
Education et scolarité

Des jeunes Palestiniens en visite à Apprentis d'Auteuil

Du 7 au 27 juin 2017, 9 élèves palestiniens ont été accueillis en France par Apprentis d’Auteuil. Une première parmi tous les échanges culturels organisés par la fondation ! Explications de Pascal Francisco, coordinateur en pastorale en Picardie, maître d’œuvre de ce projet, et témoignages de quelques élèves.

Fraternisation au collège Marcel Callo (DR)
Fraternisation au collège Marcel Callo (DR)

Sur le thème « Citoyens bâtisseurs de paix », sept filles et deux garçons de l’école latine de Beit Jala, près de Bethléem, ont séjourné à Paris et en Picardie dans le cadre d’Apprentis d’Auteuil. Pour certains, c’était leur premier séjour à l'étranger, même si tous apprennent le français depuis l’âge de six ans.

« Ce séjour fait suite à trois camps d’été animés en 2014, 2015 et 2016 par des salariés, bénévoles et anciens jeunes de la fondation, à l’école latine de Beit Jala, près de Bethléem », explique Pascal Francisco, coordinateur en Pastorale en Picardie. Il s’inscrit dans le cadre d’un partenariat entre Apprentis d’Auteuil et la direction des écoles du patriarcat latin de Jérusalem, via le réseau Barnabé de l’Enseignement catholique, qui promeut des initiatives entre établissements catholiques français et écoles chrétiennes de Terre Sainte.
Raghad, 16 ans précise : « C’est un voyage culturel et linguistique, pas touristique ! Je voulais découvrir l’histoire d’Apprentis d’Auteuil et de la France et changer l’idée que les jeunes Français se font de la Palestine. Nous vivons comme les autres et nous aimons beaucoup vivre ! »

Un accueil familial exceptionnel

Démonstration de danse palestinienne à la kermesse de l'école Immaculée Conception
Démonstration de danse palestinienne à la kermesse de l'école Immaculée Conception

Accueillis dans des familles toutes liées à l’école Immaculée Conception (Gaudechart, 60) et très mobilisées pour l’occasion, les jeunes Palestiniens ont beaucoup apprécié cette intégration ! Heba, 16 ans, témoigne : « J’ai déjà voyagé quatre fois à l’étranger car mon groupe de danse palestinienne est invité à des festivals… Je veux garder dans mon cœur les beaux moments avec les amis et les familles françaises. Je suis contente de rentrer mais j’ai aussi envie de rester ! »
Le groupe a rencontré des jeunes d’Apprentis d’Auteuil, des élèves de première du lycée Sainte-Thérèse, à Paris, dès le premier jour, et d’autres du collège Marcel Callo (Nogent-sur-Oise, 60). Ils ont parlé de leur pays et répondu aux multiples questions. Bertha, 17 ans souligne : « J’aime le français, c’est la langue de la pensée. D’ici, je retiens la gentillesse des gens et le sentiment de liberté. Chez nous, nous n’avons pas beaucoup de choix d’études, pas de liberté d’aller et venir, il faut faire attention à chaque mot qu’on dit. À cause de l’occupation, il y a des obstacles même pour penser. »
Ils ont aussi participé pendant quatre jours à la préparation, et à l’animation, le 18 juin, de la kermesse de l’école maternelle et primaire Immaculée Conception. Enfin, parmi les nombreuses visites, Ameera, 17 ans, retient particulièrement les musées d’Orsay et de l’Oise à Beauvais « parce qu’il y avait des guides qui expliquaient les tableaux. Je voudrais étudier en France, peut-être l’architecture car j’aime beaucoup dessiner… »

Des liens d'humanité

Soirée d'adieu le 26 juin en Picardie (DR)
Soirée d'adieu le 26 juin en Picardie (DR)

Abir Rahil Massou, enseignante en français depuis 1992 dans cette école, conclut : « C’est la première fois que j’emmène des élèves en France. Ils ont découvert que la vie n’était pas aussi facile qu’ils pensaient, qu’elle était chère. Un tel voyage leur a fait du bien parce qu’ils ont toujours vécu dans une société très petite, l’école, les voisins, les cousins. Là, ils ont rencontré des personnes d’autres nationalités. »  

 « Tout le monde a été surpris de voir les liens d’humanité et de fraternité qui se sont créés, allant bien au-delà de ce qu’on peut exprimer », souligne Pascal Francisco. Des liens se poursuivent grâce à un groupe Facebook dédié. Avant de nouvelles rencontres dans les prochaines années ?