International
26 juillet 2018

Les progrès d’Élisa grâce aux chantiers de solidarité internationale

Elisa (1), 17 ans, après un début de vie difficile, a trouvé à Apprentis d’Auteuil la sécurité, la confiance et l’ouverture que tout enfant devrait recevoir. Ses deux séjours de solidarité internationale en Afrique avec la fondation n’y sont pas pour rien. Récit.

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Après un début de vie difficile, Elisa (1), 17 ans, a trouvé à Apprentis d’Auteuil la sécurité, la confiance et l’ouverture, notamment lors de deux séjours de solidarité internationale en Afrique.

À sa naissance en 2001, Élisa est accueillie en pouponnière. Ses parents, à la tête d’une grande fratrie et en grande souffrance psychique et économique, ne souhaitent pas la garder. Placée ensuite chez différentes familles d’accueil, elle a huit ans quand elle arrive en urgence à Apprentis d’Auteuil, suite à des maltraitances.

Figure parentale

Accueillie dans le cadre de la protection de l’enfance, cette petite fille sensible à son environnement comprend vite la valeur des liens. Les éducateurs et éducatrices représentent à ses yeux une figure parentale. En difficulté scolaire, elle se trouve en décalage avec ses camarades de classe, mais en s’appuyant sur ses qualités, ses enseignants et ses éducateurs sont convaincus qu’il est possible de l’aider. « On ne l’a jamais infantilisée ou exagérément protégée. Parfois on l’a même un petit peu "bousculée", par exemple, pour qu’elle passe du foyer des petites à celui des grandes », se remémore l’un de ses éducateurs.

Une jeune fille motivée

À 12 ans, elle découvre, enthousiaste, l’existence des séjours de solidarité internationale proposés aux jeunes par la fondation. Il s’agit de chantiers organisés dans d’autres pays en partenariat avec des associations locales et menés en binôme entre jeunes d’Apprentis d’Auteuil et jeunes locaux. Lorsqu’à 15 ans, sa candidature est acceptée pour l’été 2016, sa joie explose. Dix jeunes de son établissement partent trois semaines au Togo pour rénover un foyer de jeunes filles et un centre d’éducation et de promotion de l’enfant et de la mère. Elisa, alors en 3e en prépa pro, est d’autant plus motivée qu’elle veut travailler auprès des enfants. L’été 2017, elle repart pour un autre séjour dans le nord de ce pays. Porter un projet de bout en bout tout au long de l'année, partir très loin dans un univers différent, travailler avec des inconnus, apporter son aide et recevoir de l’autre en échange, enfin, accepter de voir le projet s’achever et de repartir, alors que des liens forts se sont noués… tout cela représente un véritable défi pour elle.

Créatrice de liens

Cette expérience fondatrice révèle Élisa à elle-même et aux autres : « En 2016, elle a créé un lien profond avec les jeunes du pays, entraînant les autres jeunes Français, explique l’éducateur en charge du projet. En plus du chantier, elle s’est proposée pour animer l’atelier lecture et dessins pour les petits à la bibliothèque. L’année suivante, son témoignage portait une telle conviction que cela a aidé les autres à vivre pleinement le séjour. Elisa a une bonté intérieure, qui, pour certains, passerait pour de la naïveté. Mais elle croit tout simplement en l’être humain. » Ce regard s’est sans doute développé au contact des adultes de la Maison d’enfants, mais aussi de sa marraine de cœur qui l’a accueillie et accompagnée pendant cinq ans, jusqu’à son décès en septembre 2017. « Pour Élisa comme pour nous, cette dame était devenue sa mamie. » Été 2018, Élisa prend son envol : elle poursuit sa formation professionnelle pour devenir Atsem (agent territorial spécialisé des écoles maternelles) et quitte la Maison d’enfants d’Apprentis d’Auteuil pour une chambre en ville gérée par une autre institution. Elle sera accueillie, comble du lien, par son ancienne directrice, celle-là même qui, huit ans plus tôt, lui a ouvert les portes de son premier foyer.

(1)    Dans un souci de confidentialité, le prénom a été changé. Les lieux ne sont pas identifiés et le témoignage des professionnels reste anonyme.